Reviews of "Nostradamus"

NIKOLO KOTZEV’S NOSTRADAMUS
(Steamhammer/SPV)


Annoncé depuis mal de temps, l’ambitieux projet de Nikolo Kotzev arrive enfin dans les bacs sous forme d’un double album au packaging magnifique. Ce musicien aux multiples talents a choisi de ne pas faire les choses à moitié et à bien observer le casting qu’il a réuni, on comprend un peu mieux pourquoi l’album a tant tardé. La crème des chanteurs de hard-rock s’est réunie le temps d’un album, Joe Lynn Turner et Glenn Hugues en tête, accompagnée d’un orchestre symphonique au complet. L’histoire qui sert de support à la musique est elle aussi très ambitieuse et s’attache à l’emblématique Michel de Nostre Dame, plus connu sous le nom de Nostradamus. Les textes sont très fournis, s’étendant sur trois actes, et permettent, contrairement à bon nombre de concept-albums, de bien saisir le propos plutôt que de le survoler. Au niveau musical, la réunion de musiciens d’horizons différents est très bien digérée par les compositions et le tout est à forte tendance hard-rock, avec de nombreux passages symphoniques et un côté rock progressif omniprésent. On est donc très loin des productions speed mélodiques. L’un des reproches qui avaient été adressés à Tobias Samet et son Avantasia n’a pas lieu d’être dans le cas de Nostradamus, puisque tous les chanteurs (et chanteuses) ont un rôle important dans l’histoire et sont donc très présents. La production est claire et rend parfaitement hommage à l’orchestre symphonique sur des passages de toute beauté (Overture, Inquisition, The End Of The World) . Les compositions sont variées, agrémentées de chœurs divers et, malgré la durée de ce double album, tiennent en haleine jusqu’au dénouement final. Rien n’est à jeter dans ce disque, il n’y a guère de morceau qui ne sache marquer l’esprit, tantôt en raison de passages symphoniques superbes, parfois lorsque les chœurs se font plus présents, souvent grâce aux prouesses vocales des protagonistes. Une production inespérée, notamment en raison des déceptions (plus ou moins importantes) qui ont pu accompagner les sorties récentes dans ce genre (Avantasia, Ayreon). Si l’album était de qualité moyenne, je pourrai dire qu’un chef-d’œuvre absolu comme The Plague justifie à lui tout seul son achat, mais l’ensemble est d’une telle qualité qu’il n’est pas utile de faire ressortir quelque morceau que ce soit (tout de même, The Plague est un monument !). L’opéra métal tel qu’on l’attendait depuis fort longtemps.

Bast
5/6

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